Efficacité énergétique calcul intensif: GPU et adiabatique
- Cedric KTORZA
- 29 oct.
- 7 min de lecture

L’efficacité énergétique au cœur du calcul intensif quand les GPU rencontrent l’adiabatique. Comment concilier accélération IA, densités thermiques extrêmes et sobriété opérationnelle ? Cet article explique, de manière concrète, comment le refroidissement adiabatique et les architectures GPU modernes peuvent cohabiter pour réduire l’empreinte énergétique du calcul intensif, et comment Score Group vous accompagne, de l’audit à l’intégration, dans une approche unifiée Énergie, Digital et New Tech.
Chez Score Group, nous mettons “Là où l’efficacité embrasse l’innovation…” en pratique via nos divisions Noor ITS (infrastructures et datacenters), Noor Energy (pilotage énergétique), et Noor Technology (IA, automatisation). Notre objectif : des solutions adaptées à chacun de vos besoins, fiables et mesurables.
En bref
Densités GPU élevées et contraintes thermiques imposent des stratégies de refroidissement plus efficientes, dont l’adiabatique et le liquide.
L’adiabatique réduit fortement l’énergie de refroidissement en climats adaptés, mais augmente l’usage d’eau (WUE) et demande un pilotage fin.
GPU + adiabatique fonctionne si la conception respecte les guides thermiques (ASHRAE) et l’architecture (confinement, débits, consignes).
Une approche intégrée Énergie–IT–New Tech (Score Group) permet d’optimiser PUE, WUE et performance applicative simultanément.
Méthode recommandée : audit thermique, maquette CFD, choix technique (adiabatique/liquide), instrumentation, IA d’orchestration.
Pourquoi l’efficacité énergétique devient critique pour le HPC
Densité GPU et “mur thermique”
Les grappes IA/ML et HPC reposent sur des GPU et accélérateurs atteignant plusieurs centaines de watts chacun, concentrés en baies haute densité. Cette compacité met sous pression la distribution d’air et la dissipation de chaleur. Les techniques classiques (CRAC/CRAH) peinent au-delà de certaines densités si l’ingénierie thermique et l’architecture de salle ne sont pas optimisées. Dans ce contexte, le refroidissement adiabatique et les solutions liquides deviennent des leviers majeurs pour stabiliser la performance tout en réduisant l’énergie auxiliaire de refroidissement. Voir aussi les tendances d’efficacité côté GPU et data centers présentées par NVIDIA sur le refroidissement liquide des centres de données: NVIDIA – Liquid cooling in data centers.
Coûts et contraintes environnementales
La consommation électrique liée aux data centers et réseaux progresse avec l’essor de l’IA. L’Agence internationale de l’énergie souligne une hausse continue et des scénarios de forte croissance sans gains d’efficacité soutenus. Référence et chiffres actualisés: IEA – Data centres and data transmission networks. Réduire l’énergie non informatique (refroidissement) est donc essentiel pour contenir l’empreinte carbone et la facture énergétique, tout en préservant la qualité de service pour les charges de calcul intensif.
Indicateurs à suivre: PUE, WUE, CUE
PUE (Power Usage Effectiveness): rapport énergie totale/énergie IT. Plus il est proche de 1, mieux c’est. Définition et bonnes pratiques: ASHRAE TC 9.9 et ressources de référence LBNL – Data Centers.
WUE (Water Usage Effectiveness): suivi de l’eau consommée par l’infrastructure (clé avec l’adiabatique).
CUE (Carbon Usage Effectiveness): impact carbone de l’énergie consommée, à maîtriser avec des contrats d’énergie et un mix plus propre.
La performance énergétique se mesure dans la durée: PUE et WUE doivent être instrumentés, corrélés aux charges, et revus saisonnalement.
Quand les GPU rencontrent l’adiabatique: principes et cas d’usage
Principe du refroidissement adiabatique
Le refroidissement adiabatique (souvent évaporatif indirect ou direct) abaisse la température de l’air en exploitant l’évaporation de l’eau, réduisant drastiquement le recours à la compression frigorifique en conditions climatiques compatibles. Résultat: moins d’énergie pour refroidir, donc un PUE qui baisse. Des retours d’expérience et guides d’optimisation sont accessibles auprès d’organismes de référence, comme le Lawrence Berkeley National Laboratory (LBNL).
Compatibilité avec des clusters IA/ML
Avec des consignes d’admission conformes aux classes ASHRAE (plages de température/hygrométrie), un confinement efficace allée froide/chaude, et une distribution d’air calculée (CFD), l’adiabatique peut refroidir des baies GPU denses. L’essentiel est la cohérence bout en bout: charge thermique, débits, pertes de charge, récupération de chaleur éventuelle, et supervision. Voir les recommandations de l’ASHRAE TC 9.9: ASHRAE – TC 9.9.
Limites et zones climatiques
Climat: plus l’air extérieur est chaud/humide, plus l’adiabatique perd en efficacité; des systèmes hybrides (adiabatique + détente mécanique) sont souvent retenus.
Eau: le WUE augmente; qualité de l’eau, traitement, légionelles et conformité réglementaire doivent être maîtrisés.
Densités extrêmes: au-delà d’un certain seuil, le liquide (porte arrière, direct-to-chip ou immersion) prend le relais, souvent en complément.
Pour une vue des approches hyperscale, Google publie des éléments sur ses choix de refroidissement et d’efficacité: Google – Data center efficiency.
Alternatives et complémentarités: air, adiabatique, liquide
Panorama comparatif des solutions de refroidissement HPC/GPU
Titre du tableau: Choisir la bonne stratégie de refroidissement pour des clusters GPU
Note: valeurs qualitatives à affiner via études thermiques et essais sur site; les performances dépendent du climat, du design et de l’exploitation. Des références techniques ouvertes existent, notamment l’initiative Advanced Cooling Solutions de l’OCP: OCP – Advanced Cooling Solutions.
Méthode Score Group: de la maquette thermique au jumeau numérique
Chez Score Group, notre architecture tripartite Énergie–Digital–New Tech permet d’orchestrer l’ensemble des leviers.
Audit, conception et optimisation de datacenters
Notre division Noor ITS accompagne la conception/rénovation de salles informatiques: étude thermique, confinement, distribution d’air, scénarios adiabatiques/hybrides et liquid cooling, monitoring temps réel. Découvrez notre approche Datacenters: Noor ITS – Datacenters. Nous intervenons en intégrateur indépendant, avec des partenaires technologiques adaptés à vos objectifs et contraintes.
Pilotage énergétique, GTB et KPI
Avec Noor Energy, nous mettons en œuvre la mesure et l’optimisation continue des consommations, du suivi PUE/WUE/CUE aux plans d’actions opérationnels et à l’optimisation tarifaire. Voir notre offre: Noor Energy – Gestion de l’Énergie. Nous alignons IT et facilities pour éviter les optimisations locales contre-productives.
Orchestration par l’IA et valorisation applicative
Noor Technology apporte l’IA et l’automatisation pour piloter charge et refroidissement: répartition de jobs, caps de puissance, scheduling sensible à la température extérieure, détection d’anomalies. En savoir plus: Noor Technology – Intelligence Artificielle. Objectif: maximiser la performance utile par kilowatt et sécuriser la QoS.
Gouvernance et feuille de route
De l’état des lieux à la cible, nous construisons la feuille de route, les jalons et les indicateurs, tout en intégrant les guidelines reconnus (ASHRAE, LBNL) et retours d’expérience hyperscale (Google). Pour découvrir Score Group et notre vision, visitez l’Accueil.
Bonnes pratiques opérationnelles pour un HPC sobre
Concevoir des allées chaudes/froides confinées; optimiser la pression et la vitesse d’air par baie.
Établir des consignes d’admission compatibles ASHRAE et élargir les plages quand c’est sûr.
Exploiter les fenêtres de free-cooling/adiabatique selon la météo, avec contrôle prédictif.
Instrumenter PUE/WUE en continu; corréler avec la charge GPU et les conditions extérieures.
Ajuster la densité: répartir les baies chaudes, limiter les points de recirculation.
Étudier les solutions liquides (porte arrière, direct-to-chip) pour racks très denses.
Orchestrer la charge (jobs IA) en heures/jours favorables; lisser les pics.
Mettre à jour le plan de maintenance (eau, filtres, qualité d’air) et procédures.
Des ressources neutres et pratiques pour les équipes techniques sont disponibles sur le site du LBNL: LBNL – Data Centers.
Exemples et ordres de grandeur
Des acteurs hyperscale publient des PUE très faibles (≈1,1–1,2) grâce à des combinaisons de free-cooling, adiabatique et optimisation système; voir les publications de Google: Google – Data center efficiency. L’objectif n’est pas de copier, mais de s’inspirer des principes transférables.
L’adiabatique, correctement dimensionné et opéré, réduit fortement le besoin en compression frigorifique en climats adaptés, mais augmente le WUE: un arbitrage à piloter dans la durée (cf. IEA).
Pour les super-densités GPU, la capture de chaleur par liquide (porte arrière, direct-to-chip) est une voie robuste, portée par l’écosystème OCP: OCP – Advanced Cooling Solutions.
Les tendances côté matériel renforcent la pertinence du liquide; NVIDIA documente cas d’usage et gains d’efficacité associés: NVIDIA – Liquid cooling in data centers.
Les guides de l’ASHRAE TC 9.9 cadrent les enveloppes thermo-hygrométriques pour sécuriser la fiabilité IT: ASHRAE – TC 9.9.
FAQ – Questions fréquentes
Le refroidissement adiabatique, est-ce compatible avec des racks GPU très denses ?
Oui, à condition de concevoir l’ensemble du système de manière cohérente: confinement, débits, pertes de charge, consignes conformes ASHRAE et capacité de secours (hybride avec détente mécanique). En pratique, plus la densité par baie augmente, plus il devient pertinent d’ajouter du liquide (porte arrière ou direct-to-chip) pour garantir les températures d’admission. Une étude CFD et une instrumentation fine sont indispensables pour valider la stabilité thermique en conditions extrêmes et saisonnières.
Faut-il choisir entre adiabatique et refroidissement liquide ?
Pas forcément. Beaucoup de sites combinent adiabatique au niveau salle (réduire l’énergie globale de refroidissement) et capture de chaleur au plus près des composants via du liquide sur les baies les plus denses. Cette approche hybride optimise le PUE tout en sécurisant la fiabilité des GPU. Le choix dépend du climat local, de la densité cible, de l’existant (rénovation vs greenfield) et du modèle d’exploitation. Une analyse coût/risque/impact (incluant WUE) guide l’arbitrage.
Comment arbitrer entre PUE et WUE pour un site HPC orienté IA ?
Le PUE mesure l’efficacité énergétique globale, le WUE celle de l’eau. L’adiabatique abaisse souvent le PUE mais augmente le WUE. L’arbitrage doit intégrer: disponibilité/qualité de l’eau, contraintes réglementaires, prix/empreinte carbone de l’électricité, et criticité des charges. On recommande de fixer des bornes cibles (PUE et WUE), de simuler des scénarios météo/charge, et d’instrumenter pour piloter dynamiquement. Les lignes directrices de l’ASHRAE et les ressources du LBNL aident à bâtir ce cadre.
Quelle démarche suivons-nous pour moderniser une salle existante vers l’adiabatique ?
La démarche type comprend: 1) audit énergétique/thermique,
maquette CFD et dimensionnement,
étude d’impact (PUE/WUE, risques, maintenance),
choix technologique (adiabatique seul ou hybride/liquide),
instrumentation et supervision,
pilotage opérationnel et amélioration continue. Chez Score Group, Noor ITS traite l’architecture salle et l’intégration, Noor Energy pilote l’efficacité et les KPI, et Noor Technology apporte l’IA d’orchestration. Contactez-nous pour une évaluation initiale et un cadrage projet.
À retenir
Les GPU accélèrent l’IA mais imposent une ingénierie thermique rigoureuse.
L’adiabatique est un levier puissant pour réduire l’énergie de refroidissement en climats adaptés.
Au-delà de certaines densités, le liquide (porte arrière/direct-to-chip) devient clé; l’approche hybride est souvent optimale.
Mesurer et piloter PUE/WUE/CUE en continu est indispensable pour une trajectoire durable.
L’approche tripartite de Score Group (Énergie–Digital–New Tech) sécurise le passage à l’échelle.
Envie de transformer votre cluster GPU en référence d’efficacité ? Échangeons sur vos contraintes et objectifs: Contactez l’équipe Score Group.



